Peu habitués à regarder à l’intérieur de nous-même, nous avons facilement tendance à nous faire happer par une société qui court après le temps, qui court après la matérialité, qui court après tout …sauf l’essentiel, c’est à dire nous même !
Dans ce contexte déjà propice à l’éparpillement, nous avons, pour la plupart, coutume de pointer l’autre du doigt, chaque fois que nous sur-réagissons émotionnellement. “ Tu te rends compte, c’est injuste, il lui a filé une promotion à elle ; alors que moi je travaille beaucoup plus et je suis là depuis plus longtemps“. “Le salop, il m’a dit que ce serait bien que je perde 5 ou 6 kilos !“. “Après tout ce que j’ai fait pour toi, tu ne mérites vraiment pas que je reste !“… Colère, jalousie, peur, culpabilité… une grande partie de nos émotions, lorsque nous sommes en inter-relation est en fait un excellent révélateur de nos désordres intérieurs ; un peu comme si l’autre, tel un miroir, nous renvoyait notre propre image à la figure !
Un exemple pour mieux comprendre
Lorsque par exemple, Elisa ressent de la colère, puis de la tristesse quand son petit copain lui suggère qu’elle devrait maigrir un peu (et peu importe si elle est ronde ou pas), c’est avant tout parce qu’Elisa ne s’accepte pas et ne s’aime pas inconditionnellement. Tel un miroir, les mots de son compagnon jettent soudainement une petite goutte d’acide sur une blessure existentielle… D’ailleurs, si une jeune femme, bien dans ses baskets et ses rondeurs entend la même phrase, elle restera probablement émotionnellement neutre et répondra par exemple : “ oui tu as raison, il faudrait que je m’y mette“ ou “pas du tout moi je m’aime bien comme ça“ ou “ oui peut être mais entre plaisir et régime, j’ai fait mon choix“… Le facteur déclenchant de l’émotion ne réside donc nullement dans les rondeurs elles-mêmes ; pas plus que chez celui qu’Elisa traitera de goujat… Non c’est bien à chez la jeune femme que quelque chose est à comprendre et, peut-être, à réparer.
Le monde ne parle que de soi …
Globalement, cet exemple illustre qu’au cours de toute notre vie, le monde entier ne parle que de nous ! Non seulement chaque événement que nous vivons est teinté par nos filtres cognitifs et nos émotions (largement conditionnées par nos blessures) ; mais on peut aussi avancer que nous créons en grande partie les événements qui nous arrivent via ces mêmes facteurs. Certains disent par exemple pour abonder en ce sens “ sans victime, il n’y a plus de pervers narcissique“… Cela vous choque ? Et pourtant … Qu’est ce qui empêche le plus souvent une victime de pervers narcissique de partir, de faire cesser immédiatement ce jeu psychologique ? En générale qu’elle est elle même convaincue qu’elle est une victime, qu’elle ne vaut rien et que ce que lui dit son partenaire n’est que la stricte vérité…
Mes émotions, magnifiques GPS intégré !
Dès lors que l’on prend conscience de ce type de construction psychologique, peut commencer un magnifique itinéraire intérieur ! Un chemin qui amène tout d’abord à se réconcilier avec son monde émotionnel. Finies les notions d’émotions positives ou négatives. En la matière, comme dans le cochon : tout est bon ! Les émotions en effet un véritable GPS. Elles viennent vous fournir en permanence des informations sur nous même.
Je suis dans une émotion dite stable ou positive, parfait c’est que je suis alignée avec mes valeurs, et qui je suis. Je vis en émotion dite négative, je suis en sur-réaction ? Oulàààà il est urgent d’aller faire un tour à l’intérieur… Oui et …comment faire ?
Le process étape par étape
Etape 1 : je m’arrête pour m’observer et j’accueille avec bienveillance mon émotion.
Car si je lutte contre elle, je lutte contre moi même et je suis donc sûr de perdre, non ?
Etape 2 : je décrypte le message positif de cette émotion (il y en a toujours un). Qu’est ce que ça dit de moi ? Ex avec Elisa : “Je me sens en colère, cette colère me rappelle que je suis incapable de perdre du poids alors que c’est important pour l’image que j’ai de moi même. Ah oui c’est important que j’ai une meilleure image de moi.“ Le voilà le message positif !
Etape 3 : J’imagine au moins 5 choses différentes que je pourrais mettre en place pour améliorer la situation, y compris 2 totalement folles (histoire de libérer son potentiel créatif, de faire tomber le conformisme et les peurs). Ex pour Elisa : améliorer son image d’elle, pas forcément en rapport direct avec son poids (“je décide de me maquiller tous les jours, je décide d’aller chez le coiffeur pour changer de coupe, mais aussi je décide d’inventer une machine de liposuccion intégrale…“)
Etape 4 : Je choisis au moins l’une de ces options et je la mets en place aussitôt que possible.
Pratiquement déclinable pour chaque situation d’inconfort émotionnel, ce process se fait de plus en plus rapidement car nos problématiques intérieures ne sont finalement pas si nombreuses et reviennent souvent en boucle.
À la clé : une stabilité émotionnelle grandissante, de plus en plus de tendresse envers soi même et un regard bienveillant pour nos blessures qui nous ont aussi permis de développer tellement de qualités !