Tomber amoureux de son problème, à quoi ça sert ?

Lorsque j’accompagne des personnes en coaching, je suis souvent face à des hommes ou des femmes qui veulent à tout prix et rapidement se débarrasser d’un comportement encombrant, de quelque chose qui selon leur propos “leur pourrit la vie“ ou tout au moins ne leur “permet pas d’être totalement heureux“… Quoi de plus normal en effet que de vouloir ne plus se mettre systématiquement en colère ? d’arrêter de se ronger les ongles ? de développer sa confiance en soi ou de ne plus avoir la phobie des araignées ?

“Tomber amoureux de mon problème ? Mais vous êtes folle !“

Voilà pourquoi beaucoup d’entres-eux me regardent souvent interloqués lorsque je leur dis que la première phase du travail à faire est de tomber amoureux de son problème ! Cette prise de conscience implique en effet de comprendre que ce qui est aujourd’hui un problème dont on veut se défaire, a été à un moment donné de sa vie la meilleure solution que l’on ait trouvé pour faire face à une situation ; que notre cerveau a probablement travaillé dur pour mettre en place une stratégie complexe nous permettant de nous en sortir au mieux …

Je m’explique

Lorsque nous agissons, nous le faisons toujours avec une intention positive pour nous ! Nous ne nous voulons en effet que du bien et même si ce que nous mettons en œuvre n’est pas adapté, voire totalement inadapté, nous mettons en place la meilleure solution possible pour nous selon les ressources internes dont nous disposons à un moment T.
Et hop, nous venons, avec ce postulat de base, de faire la peau à toutes les théories existantes sur l’autodestruction !!!! Personne en effet ne veut se détruire, chacun veut le meilleur pour lui et choisit parfois des solutions extrêmes (alcool, drogue…). Quitte à en choquer certains, j’ose affirmer, au regard des courriers que le familles retrouvent, que le suicide est souvent vécu par son protagoniste comme le seul et unique moyen d’en finir avec une situation douloureuse, insupportable… Il y a donc une intention positive qui s’exprime ici, hélas avec un geste inadapté et définitif.

Un exemple pour y voir plus clair

Cette première étape doit dépasser la simple acceptation… on doit vraiment ressentir de l’amour pour notre capacité a avoir trouvé la meilleurs solution pour nous …. Je vous donne un exemple : j’ai 7 ans, je suis anxieuse… pour me calmer je me mets à me ronger les ongles. Mon intention est bonne car intérieurement je recherche un retour au calme. Hélas je ne connais à l’époque ni la pratique de la cohérence cardiaque, ni la méditation pour m’aider à me calmer donc je mets en place quelque chose avec les ressources que j’ai et cela me fait du bien …
Mon cerveau ensuite aura tendance, tel un disque dur bien rodé à répéter la même séquence, jusqu’à ce que ce comportement ponctuel devienne une habitude et que 20 ans plus tard, je me ronge encore les ongles alors que maintenant je pourrais mettre en place une solution qui me calmerait autant et me permettrait d’avoir aussi des jolies mains ! Lorsque je me reconnecte à ce moment où à 7 ans, le fait de me ronger les ongles était salvateur, je peux ressentir que c’était une solution et avoir dès lors un regard plein de tendresse vis à vis de la petite fille que j’étais et de tous les efforts que je faisais pour m’en sortir…

Ne plus être en guerre contre soi-même


Cette approche bienveillante de nos comportements et de nos problèmes, permet non seulement de modifier notre regard souvent critique sur les addictions, les comportements dits auto destructeurs chez les uns ou les autres, mais aussi de mettre fin à la guerre que nous menons contre nous même lorsque nous voulons nous débarrasser d’un problème.
En appliquant un regard tendre sur nos problèmes, en comprenant que nous avons essayé de faire de notre mieux, nous acceptons notre vulnérabilité, nous comprenons que pour nous protéger nous avons été capable de construire des stratégies complexes (et parfois totalement inadaptée une fois grand) ; tout ceci par amour pour nous …

Une fois cette étape effectuée, le travail est à moitié fait et souvent les comportements évoluent sans difficulté, les solutions aux problèmes s’enclenchent avec fluidité…
La paix intérieure est alors de retour.

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